Ngazobil: conquête, évangélisation et urbanisation
Un témoignage officiel sur la fondation de la mission d’évangélisation au Sénégal montre comment le clergé catholique venu dans les cales de la colonisation appréhendait les rapports avec les pouvoirs locaux : « Le travail accompli par Mgr Kobès à l'intérieur … commencera à porter ses modestes fruits après que le général Faidherbe aura pacifié un pays livré aux razzias incessantes de chefs ambitieux et donné à la France une bande de terre allant de Dakar à Joal.
Le document donne en même temps des informations peu connues sur les origines de la ville européenne de Dakar. « Fondée dès janvier 1850, la mission de Ngazobil, la partie nord de la Commune de Joal Fadiouth devra être évacuée en octobre 1851, ce qui obligera à transférer à Dakar l'œuvre…heureusement commencée. La première construction en pierres de (Dakar) la future capitale de l'A.O.F. est l'œuvre du Père Warlop, ancien ingénieur belge, ordonné par Mgr Kobes. Le voisinage de Gorée, où est établie la station navale, et le développement de la mission catholique vont faire peu à peu de cet ancien village lébou la première cité du Sénégal. A proximité de la maison des Pères, l'évêque fait bâtir écoles et ateliers. (Article tiré d'Hommes et Destins: Dictionnaire biographique d'Outre-Mer, tome 2, volume 2, publié en 1977 par l'Académie des Sciences d'Outre-Mer (15, rue la Pérouse, 75116 Paris, France).