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Images de quelques Souverains du Sine

Au fil des sources et traditions historiques et culturelles

Ouvrages à lire et Nouvelles Parutions

Pour plus d'information sur l’histoire et les souverains de l’ancien royaume du Sine, voir le site: boursine.org

L`histoire des Sèrères est mal connue. Et cependant, tout porte à croire qu’ils sont les racines du Sénégal. Ce site met à la disposition des chercheurs et du public, des articles, études et documents tirés des traditions et des sources historiques et socioculturelles sur les Sèrères, les autres communautés du pays et l’éclairage de quelques éléments de l’histoire de l’Afrique et du monde. L`objectif  est double:

  • faire connaitre et promouvoir l’histoire et la culture de tous les groupes sèrères dans leurs spécificités et dans leurs rapports avec les autres communautés du pays;

  • favoriser la participation et la libre contribution de toutes les communautés à la construction d’une nation inclusive, ouverte sur une Afrique unie et un monde plus juste et plus humain.

Toute contribution sera appréciée. Les articles et travaux universitaires  (thèses, mémoires) libres de droit d’auteur peuvent être acceptés pour diffusion.

ANNONCES

 

 

Cette semaine, l‘Organisation de l‘Unité Africaine (OUA) fondée le 25 Mai 1963 devenue Union Africaine (UA) en 2002, va fêter ses 60 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dakar, 13 avril (APS) – Le film  »Banel et Adama » de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata Toulaye Sy a été retenu dans la sélection officielle de la 76e édition du festival de Cannes en France, prévue du 16 au 27 mai prochain

 

 

Casamance: Le roi Niokhobaye Fatou Diéne Diouf et le roi Sibiloubaye Diédhiou cultivent la paix

 

 

 

 

 

La paix pour la Casamance 
La paix pour toute la nation 

Le Samedi 13 Mai 2023, une journée historique marquant une étape importante du processus de la recherche de la paix définitive en Casamance!

Samedi 13 Mai 2023:
-Caravane Culturelle de la Paix organisée par le Roi du Sine et de Oussouye 
- Journée de dépôt des armes des combattants de la faction du MFDC à Diakite, Bignona!

Vive la paix 
Merci à tous les acteurs.
Synergie pour la Paix nationale!!

Note sur l’orthographe de Sèrère.

Plusieurs graphies existent. La plus connue est Sérère. Pr. Souleymane Faye (UCAD) recommande cependant, au choix, les deux formes Seereer et Sèrère qui correspondent à la véritable prononciation. Compte tenu de l’habitude prise de longue date par de nombreux locuteurs et transcripteurs de lire et écrire Sérère, nous avons opté pour la forme proche Sèrère qui tout en respectant la prononciation n’apporte pas de changement notable.

TRIO PEINT.jpg

 L'identité noire  des pharaons et  des personnalités  de l'Egypte ancienne :  Amenhotep III de la 18e dynastie,  Tiye son épouse, leur fils Akhenaton et leur petit-fils Toutankhamon

A droite sur l’image, on voit l’une des « rares statuettes » “realists” (sic) représentant le pharaon Amenhotep III  coiffé de la couronne de guerre » (musée de Brooklyn à New York). Outre la hauteur (26, 3 cm), la source mentionne le “pigment” qui recouvre le bois (Charles Edwyn Wilbour Fund 48.28. www.brooklynmuseum.org.objects). La couleur brune du personnage est sans conteste celle d’un Noir. C’est le même teint que celui de son épouse Tiye (au centre). Est-elle originaire du Soudan ? (musée égyptien de Berlin)

Et cependant  on trouve aussi à gauche  de l’image (musée égyptien du Caire), une autre figure du même Amenhotep III représenté dans sa jeunesse par une statue en pierre blanchâtre que l’on a pris l’habitude de considérer comme celle d'un Blanc ou d’un Asiatique.

Comment expliquer les différentes représentations d’un même personnage ? Selon des experts, dans l’Antiquité, les statues étaient une incarnation spirituelle destinée au culte et non des vrais portraits

(Pierre Ropert  https://www.radiofrance.fr/personnes/pierre-ropert.19 novembre 2021 à 16h49).

De même, les sarcophages étaient des versions imagées et non des portraits des défunts (Campbell Price, conservateur au Manchester Museum in Exposition : "Golden Momies of Egypt").

Amenhotep III et Tiye sont les parents du célèbre pharaon Akhénaton qui a introduit le culte du dieu unique en Egypte. Ce dernier était donc noir lui aussi. Etait également noir leur petit fils Toutankhamon le fameux pharaon couvert d’or. Il n‘était pas le fils de la reine Nefertiti dont on ignore l’identité, mais de la sœur (noire)  d’Amenhotep III le père d'Akhénaton qui s'appelle Young Lady "la Jeune Dame". La reine pharaon Hatchepsout était également noire. Les commentateurs montrent que cette 18e dynastie dite "dynastie de sang" (Nouvel Empire) a marqué "l'apogée de l'Egypte pharaonique". Du reste, c'est en raison de ces nombreux mariages consanguins que Toutankhamon très maladif est mort à 19 ans, avec de multiples handicaps physiques.

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ARTICLES INTRODUCTIFS

Jalons de l’histoire des Sèrères

 

La connaissance du passé des sèrères pose de nombreux défis. Parmi les sujets prioritaires à étudier ou approfondir figurent la préhistoire, l’archéologie ...

Carte de SinGana.jpg

Racines Sèrères du Sénégal : Du Sineghana au Sine Wagane Faye.

Carte montrant les  pays de l'ancienne Mauritanie situés sur le fleuve Sénégal que le voyageur El  Bekri a visités au 11e siècle (1068). Sénégama   (lire Sénéghana ou Sineghana) est l’ancien nom sèrère du Walo. A l’est de Sénéghana on voit Tekrour devenu Fouta Toro, puis Silla, Galam etc. (Carte de J. S. Trimingham 1962). Sénéghana a donné Sénéghal le nom que les  Français ont répandu. Mais d'après Saliou Kandji (2006), le nom d'origine est Sineghana. La lettre L serait apparue tardivement avec l'émergence des Wolofs dans la province méridionale du Lof située au niveau du Lac de Guier. C'est en référence à Sineghana la véritable forme sèrère que les Touareg descendants des Berbères, également présents dans la région, au 11e siècle disent Sénégal en français  et Sinighal dans leur langue (Iyad Agh Ali cité par Pr Bacary Sambe UGB Saint Louis). Le nom du pays et du fleuve en Mauritanie est devenu Sine ou Sinig, le royaume sèrère précolonial crée vers Fatick par les migrants en provenance du Sineghana. Quoi qu’il en soit, il est exclu de changer  le nom Sénégal.

Cette carte montre également Sénégana, l’ancien nom sèrère du Walo au temps de l’empire du Ghana, entre le 9e et le 11e siècle (Delafosse 1912 : Carte n° 8 de Sénégal Haut Niger p 31). Au nord et au sud du fleuve, les sources placent tantôt les Sèrères (Trimingham 1962) tantôt les Magzara ou Maghsara, terme qui semble signifier « Sèrères ancestraux ».

Des Sèrères fondateurs de Tinbouctou et Shinguetti devenues villes saintes de l’islam ?

 

1-Tinbouctou ou Teen Bouctou fondée par des Touaregs noirs

Plusieurs auteurs ont formulé l’hypothèse que les populations noires jadis appelées Maqzara situées à l’ouest sur le fleuve Sénégal et parlant des langues à classes pourraient désigner les ancêtres des Sèrères, Lébous/Wolofs, Toucouleurs, etc. ou mieux, les « Sèrères ancestraux » (Trimingham 1962 p40 et 44 et p 63 ; Delafosse 1912 p57 Carte 8 ; Marty 1919 ; Idrisi in Cuoq1975 p 127 128 fin note et p. 130 131 134 142 146; Tidiane Ndiaye 2006).

Sur d’anciennes cartes établies par Delisle (1707) et D'Anville (1749) on trouve aux environs de Tombouctou, l’ethnonyme Maqzara sous les formes respectives Meczara (EQUISEN/OMVS) et Maghsharen (Trimingham p37 note 1). Selon le Tarikh el Soudan, le caravansérail qui deviendra Tombouctou a été fondé vers 1096/974 par des Touareg noirs appelés Maghsharen, différents des vrais Touaregs d'origine berbère (idem p31 et 67 n.1). Tin-Bouctou, la graphie anglaise plus correcte signifierait le Puits (Teen) de la vieille Bouctou (Diouf M.M. L’origine du nom Sénégal 2021). Cette femme noire était la gardienne du puits où les caravanes faisaient relâche et se ravitaillaient avant d’affronter le grand désert. L’hypothèse de l’ancienne identité sèrère de ces Touaregs noirs est confirmée par les traditions de la république du Niger qui mentionnent des « Sérérés en Mallé » ou Mali (Mounkaila F. 1989 : Mythe et histoire dans la geste de Zabarkane, CELHTO Niamey in Diouf 1996). On retrouve dans la même région au 15e siècle, les Sorkos du Rharous appelés « piroguiers sérères amis de Soni Ali Ber ». Ils transportaient les troupes de l’empereur du Songhay (A. BA Konaré 1977 p 90). Depuis lors, ils ont été assimilés et perdu leur langue et leur identité. En 1916, ils n’étaient plus que des daga ou vassaux des vrais Touaregs, différents cependant des bella captifs (Lisbet Holtedhal 1999 p295 296). Ils participèrent à l’époque au mouvement anti français des sédentaires du fleuve qui fut réprimé. Aujourd’hui il ne reste plus que la localité appelée Séréré en aval de Tombouctou qui rappelle cette ancienne population (voir Diasporas sèrères méconnues in biblioserere.com). Aujourd’hui encore, les Touaregs du Nord Mali disent Sénégal en français et Sinighal dans leur langue. C’est le signe que le nom du pays dérive bien de Sanghana ou Sine Ghana, l’ancien royaume sèrère sur le fleuve Sénégal que le voyageur arabe Al Bakri a visité en 1068.

2-Shinguetti la ville sainte de Mauritanie serait une déformation de Sine Guet

Comme Tinbouctu, le caravansérail (point de relâche) qui deviendra Shinguetti la ville sainte aurait également été fondée par les Sèrères (S. Kandji 2006). Le nom serait une déformation de Sine Guet que les Azer, ancêtres des Soninkés prononcent Si-n-gede (Trimingham p40) et le Wolof Amadou Wade, Siin Gotti (Wade /Monteil p 455). Gat signifie en sèrère d’aujourd’hui « siège du parc à bestiaux ». Mais en soninké, « parc » désigne aussi l’ensemble du territoire que doit gérer le gouverneur d’une région, englobant les agglomérations, les champs cultivés, les marchés, les parcs à bestiaux, les terrains de chasse, les points d’eau (Dieterlen et Sylla p46).C‘est la signification du Guet, l’apanage des Diop de la famille de Lat Dior qui en étaient les Barguet ou Bour Guet. Outre Guet Ndar le quartier de Saint Louis bien connu, il y a aussi l’actuel village de Séo Gatt non loin de Bambey Sérère (Diourbel). Pélissier souligne que « les Sérères sont une des rares populations de l’Afrique tropicale qui ait constitué l’ébauche d’un véritable terroir, un paysage agraire sélectionné ou édifié par le travail des hommes » (Pélissier Les paysans du Sénégal Livre 1 1966 chap.5 pp225- 299).

SERERES ET BERBERES AU SAHARA

AMAR GODO MAAD ROI DU SINEGHANA FACE A ABOU BAKR IBN OMAR L’EMIR DES BERBERES ALMORAVIDES

                Chamelier maure, te voici donc dressé à ma mesure

                  -c’était au siècle de l’honneur (L.S. Senghor 1990)

Amar Godomaat  encore appelé « Bour (roi) Haman» ou Ama est le nom du souverain sèrère qui a défait et tué en novembre 1087, dans l’ancienne Mauritanie, l’émir berbère Abou Bakr Ibn Omar (Wade et Monteil 1946 IFAN). Léopold. S. Senghor a fait de l’exploit un thème de poésie épique.

L’étude résumée ici donne un aperçu des raisons qui ont amené les Noirs en général, et les Sèrères en particulier à émigrer du Sahara mauritanien et du fleuve au nord, dans leurs habitats actuels au Centre Ouest du Sénégal jusqu’au Sud de la Gambie, au Fouta Djallon, en Guinée Bissau et probablement ailleurs dans d' autres pays de la sous région. Comme tous les noirs, les Sèrères étaient déjà confrontés aux affres de la traite négrière arabo berbère et à la désertification. Mais eux  ne voulaient pas se soumettre encore aux conditions barbares de l’islamisation. La mort de l’émir mit fin à la partie sud de l’empire almoravide et libéra l'empire noir du Ghana et ses pays vassaux, de l’étau des envahisseurs.

L’étude montre que les fondateurs du Sine venaient du Sine Ghana.

 

L’origine du nom Sénégal et les racines sèrères du  pays.

 

 

Quatre étymologies du nom du pays sont connues. Il y a d’abord le nom des Berbères Sanhaja qui avaient envahi l’ancienne Mauritanie au 11e siècle. Ces Sanhaja se sont ensuite métissés avec les Noirs et ont donné une population serve appelée Zenegha. Ils appelaient  le fleuve "la rivière des esclaves"(Cada Mosto ; De Zurara Eanes). Il y a ensuite le « Sunugaal = Sénégal « Notre pirogue » inventé au 19e siècle par l’Abbé David Boilat. Quatrième étymologie, El Bekri le géographe arabe qui a visité en 1068 l’ancien royaume sèrère situé à l’ouest sur le fleuve l’écrit SNGAN. Certains traducteurs qui ont utilisé l’alphabet latin pour rendre les voyelles arabes absentes l’ont transcrit Sanghana. Saliou Kandji (2006) réfute d’abord les premières étymologies et se fonde ensuite sur l’original du texte d’El Bekri pour rectifier Sanghana, qu’il propose de lire Sine-Ghana. Ce serait d’après lui, l’ancien nom sèrère du Walo des Wolofs. L’étude confirme et développe la thèse de Kandji à l’aide d’autres sources, informations et arguments peu connus. Elle montre que c’est Sineghana qui est devenu Sine ou Sinig le royaume sèrère précolonial situé dans la région de Fatick, et Sénégal le nom de tout le pays. L’étude montre aussi que les fondateurs du Sine ou Sinig ne venaient pas du Tekrour devenu Fouta, mais de l’ancien pays d'avant le Walo. L’article  est un résumé de l’étude.

La victoire des Sèrères sur les Berbères almoravides et l’islamisation pacifique par les  confréries maraboutiques au Sénégal

L’étude non encore publiée donne un aperçu des conditions qui ont amené les Noirs en général, les Sèrères en particulier à émigrer de l’ancienne Mauritanie, vers leurs habitats actuels au Centre Ouest du Sénégal. Elle prend pour prétexte, la victoire du souverain sèrère Amar Godomaad qui a défait et tué en novembre 1087 sur le fleuve Sénégal, le chef berbère almoravide Abou Bakr Ibn Umar.(Wade et Monteil 1946 IFAN) L’étude montre que ce ne sont pas les Almoravides qui ont islamisé les populations sénégalaises. Leur conversion massive à partir du début du 20e siècle est l’œuvre des confréries locales dont les chefs peuvent être considérés comme des héros civilisateurs.

FAYE:

 

Famille fondatrice du royaume du Sine. Elle figure parmi les premiers autochtones qui se sont liés aux Guelwars mandings venus du Gabou au 14e siècle. Bougar Biram Faye le fameux lutteur sèrère du village de Mbafaye Djilasse dans le Ndièguem épousa en effet la princesse manding Téning Diome. Leur fils Wagane Téning Diome Faye de sang guelwar réduisit la résistance des lamanes (chefs) sèrères hostiles au nouveau pouvoir. C’est pourquoi le pays s’appelle parfois le Sine Wagane. Il a fondé, entre autres Ndiongolor, une ancienne capitale royale située à une dizaine de kilomètres de Fatick sur la Nationale 1. Elle a de nouveau été investie au 19e siècle par le roi Sanou Mone Faye. La famille compte plus d’une quinzaine de rois (Madior Diouf 2020). Parmi les plus illustres, on peut citer : Wagane Téning Diome, Wagane Kumba Sandiane, Jee Nqac, Wassila le fondateur de Diakhao la dernière capitale du Sine (voir).  Il est connu dans les chroniques des navigateurs portugais du XVIe siècle avec ces commentaires : le roi de Joala (Joal) Walla Silla est un grand sorcier. Il peut mobiliser  (comme par un tour de magie) une troupe innombrable (5000 hommes dont 600 cavaliers) (De Moraes  p119 120 tome 3 et 4). On peut citer encore Dié Sanou qui refoula Omar Ndiougour Koubou le premier jihadiste venu de vers Khodane. On peut citer aussi Laatsouk Faniaame, Laatsouk Gnilaa Samba qui donna l’asile politique à Birima Fatim Thioub et fut attaqué par Amary Ngoné Ndella à Ndiob, et naturellement Sann Mone le dernier roi de la famille Faye. Les autres Faye cités ailleurs dans l’index n’ont pas nécessairement des liens de parenté avec ceux de la dynastie.

Contribution à la théorie de l’origine sèrèro berbère des Peuls.

 

Bref aperçu comparatif des alliances tribales chez les Noirs et les Berbères.

 

Tout a été dit sur l’origine des Peuls. Tauxier (1937) a recensé quasiment toutes les théories sur la question. Il peut paraitre inutile d’y revenir, sauf si l’on croit avoir des éléments nouveaux ou une approche nouvelle. Un acquis scientifique majeur concernant « la question peule » est l’origine de la langue . Elle est dérivée du sèrère. Si la langue peule est née chez les Sèrères, il est légitime de se demander si la population aussi n’est pas née au même endroit. Cet article est un extrait résumé d’une étude plus large. Il examine la question de l’origine des Peuls sous l’angle des pactes sociaux dans la zone soudano maghrébine d’Afrique de l’Ouest. Il permet en même temps de faire connaitre les alliances rituelles entre Berbères qui sont rarement citées dans les travaux sur la question en Afrique

  

Aspects de la Religion Sèrère

La cause principale des révoltes, de l’exode et des migrations des Sèrères hors de l’ancienne Mauritanie est sans conteste la religion. Deux indices majeurs méritent d’être signalés

Dans l’Afrique romaine il y avait des déesses et prêtres appelés Cérères (sic).Le culte de la déesse Isis parti d’Egypte a été emprunté par les Grecs puis passé chez les Romains (E. Schuré 1960 p398). C’est seulement en pays berbère dominé par Rome que divinités et prêtres étaient appelés Cérères.

Il y a aussi l'aveu du père H. Gravrand le prêtre catholique venu convertir les Sèrères au début des années 1950. Sitôt arrivé il s’est rendu au sanctuaire de Harwak à Fayil. « J’étais parvenu, dit-il, à un sanctuaire illustre de la religion africaine. Je me suis déchaussé sur ce point de la terre d’Afrique, et si j’ai vu quelque chose, je l’ai fait avec infiniment de respect.» (Gravrand 1990 p 394-396).

A la base, le système Roog-Pangool des Sèrères est monothéiste avec un seul Dieu. Certaines conceptions semblent tirer leur origine d’un même fonds commun que les religions de l’Egypte pharaonique, les religions abrahamiques et certaines croyances de l’Inde.

NIOKHOR DU FOUTA

«Nyokor : nom d'un personnage fameux dont prétendent descendre plusieurs familles nobles du Foûta, et qui descendrait lui-même du légendaire Okbatu, par Rûrubah. » (Extrait du glossaire dressé par Delafosse et Gaden en annexe des Chroniques du Fouta sénégalais de Siré Abbas Soh 1913)

Okbatu est un Arabe qui a vécu au temps du Prophète. Rurubah serait l’un des quatre ancêtres des Peuls, ceux de patronyme Bâ. Le prénom Niokhor qui signifie le guerrier est typiquement sèrère. Il accompagne le « nom d’honneur » des Diouf. On salue et complimente tous les Diouf par l’expression : « Diouf a Niokhor » ou « Diouf a Niokhobaye ! » qui signifie « Diouf (issu) de (père) Niokhor ». C’est le prénom à la fois du fondateur des 3 « Maisons » royales des Diouf de Sénégambie, mais aussi de Niokhor père sèrère de Ngalandou Diouf (voir) et de Niokhor père sèrère de Blaise Diagne (Iba  Der  Thiam). Le dernier Teigne (roi) sèrère du Baol, avant les Fall wolofs (16e siècle) s’appelle Niokhor Ndiaye (Kany Samb). Ce prénom tout à fait ordinaire a une résonnance très forte dans l’histoire du Fouta ou Tekrour puisqu’il est conservé intact dans les généalogies des Foutankés. Contrairement à l’usage fréquent, il n’a pas été arabisé, ni islamisé, ni pularisé comme c’est le cas des noms réputés païens. On ne saura peut-être jamais comment il a pu entrer dans l’histoire des Peuls et Halpular du Fouta, ni pourquoi il est associé à l’Arabe Okbatu. Il s’agit peut-être du surnom attribué au jihadiste Obka Ben Nafi venu d’Orient au 7e siècle. Si c’est le cas, il a été adopté à l’époque où la langue sèrère était prépondérante au Tekrour. La langue wolof est dérivée du sèrère (Yoro Dyao 1913); on sait que le pular que partagent les Toucouleurs ou Hal pular résulte aussi d’une modification du sèrère opérée par les Peuls, lors de leurs premières migrations (11e siècle?) au Masina (Mali) puis au Fouta Djallon en Guinée, avant de revenir au Fouta Toro avec la conquête de Koly Tenguella, au 16e siècle (V. Monteil 1980 p285 286).Aujourd’hui, il y a encore près de 35 à 40 % de racines communes sèrère-pulaar (Sapir 1971, cité par Makhtar Diouf 1998 ; Mukarowsky cité par Gravrand).

Par un de ces paradoxes que l’on trouve dans les études sénégalaises, le pular, langue à classes « empruntée aux nègres du Bas Sénégal » à l’extrême ouest du continent est inscrit à l’Institut national des langues et civilisations orientales ou « Langues O » en France (INALCO).Cette contradiction est très certainement le résultat de la doctrine coloniale d'un Delafosse qui a favorisé dans ses travaux les vues de certaines communautés du pays. Cela explique sans doute pourquoi son nom reste attaché au Lycée Maurice Delafosse alors que les appellations de toutes les autres institutions publiques de formation ont été sénégalisées. 

La résistance des minorités sèrères aux royaumes voisins et à la colonisation française (Nones, Ndoutes, Safènes, Lala , Palor, Diobass, Njegem etc.)

On doit souligner une bonne fois pour toute que le Sine n’est pas tout le pays sèrère, loin s’en faut. N’en déplaise à ceux qui s’évertuent à faire de ces minorités une population différente, il n’y a pas d’équivoque possible[1]. Certes, comme chez les Diolas, il y a aussi des groupes sèrères qui ont des parlers locaux différents du sèrère kame plus répandu; mais les travaux de Dupire et de Thiaw, l’éclairage de la linguistique (Pr Souleymane Faye) et toutes leurs traditions les font venir de l’ancienne Mauritanie avec des noms de clan identiques à ceux du reste du pays sèrère. La seule différence est qu’ils ont toujours refusé farouchement toute domination étrangère, fut-elle sèrère.

 

Interrogations sur les anciennes diasporas sèrères méconnues

Entrée de la ville de Serere en Ouganda

Les sources révèlent des traces d’anciennes populations sèrères dans certains pays de la région, notamment en Sénégambie méridionale, dans les pays des Rivières du Sud et dans la boucle du Niger au Mali. On trouve aussi en Afrique et hors d’Afrique des toponymes séréré, ou encore des individus portant le patronyme séréré. Dans l’ancienne Afrique du Nord, ce sont des déesses et prêtres qui sont appelés Cérères (sic).

L'Afrique et la theorie de la domination

Tombe de l'ancêtre de la famille dynastique des Diouf du Baol, du Sine et du Saloum ( Village de  Lah ou Laa dans le Baol, région de Diourbel)

Coumba Ndoffène Famak Diouf,
le héros de Somb Thiouthioune 
18 juillet 1867

Coumba Ndoffene Diouf Famak

"Boukakilas Roi de Sine", dit Boursine Coumba Ndoffène Famak Diouf, en tenue de combat (in MABA, Klein 1977   Collection Les Africains tome 8 page 181 Éditions  J.A. Paris. Voir aussi au Musee historique de Goree

Son nom de règne est Boucar Tchilasse Diouf. C’est sous cette identité qu’il est connu dans les archives coloniales . Comme la Kahina dite Dihya la reine berbère d’Algérie (7e siècle), Amar Godomaad le roi Sèrère du Sine Ghana ancien nom du Walo (11e siècle), Sonni Ali Ber empereur du Songhay (Mali-Niger 15e siècle), ou encore la reine prêtresse Sarraounia du Niger et son homologue diola Aline Sitoé Diatta du sud du Sénégal (19e siècle), Coumba Ndoffène Diouf le Grand représente au Sénégal, l’un des  symboles de la l’identité africaine. Il a vaincu en 1867, une vaste coalition d’envahisseurs qui voulaient dépécer son pays. A ne pas confondre avec son homonyme Coumba Ndoffène Diouf le Jeune contemporain de Bamba et de Senghor, qui a repris le  nom en hommage au premier. Coumba Ndoffène Diouf le Grand est le dernier  héros «  national » du Sine. Adam Ba Konaré l’historienne émérite du Mali affirme que tout peuple a besoin et le droit de célébrer l’image traditionnelle de ses héros. Mais au Sénégal, ce droit doit lui-même respecter les impératifs de la construction nationale: La famille et les partisans du chef de la coalition vaincue ont aussi le droit de célébrer dans la quiétude la mémoire du marabout qui repose à Somb sur le champ de bataille. Dans l’égal respect de la mémoire du héros, et surtout des Sine Sine morts en défendant ce qui était leur patrie.

Statue en bronze du roi

Coumba Ndoffène Famak Diouf

Œuvre de Cheikh Makhone Diop (technique de la cire perdue, années 1980). Elle se trouve dans les jardins de l’ancienne Union Sénégalaise de Banques (USB) actuellement CBAO (Kaolack)

 

« Plan de la résidence du Bour Sine à Joal »; Création : 1 janvier 1821

A: L'Entrée

B: Les Cours

C: Cases de communication entre chaque cour où les

     gardes font la sentinelle 

D: Case du Bour

E: Cases pour les femmes du Bour

F: Cour où le Bour reçoit les Ambassades

G: Cour ou l'on mange

H: Cases des domestiques du Bour

I: Cases des Marabous et autres personnes de la suite

     du Bour

Auteur inconnu — New York Public Library [1] Africa, containing a description of the manners and customs, with some historical particulars of the Moors of the Zahara, and of the Negro nations between the rivers Senegal and Gambia, Vol I & IV, p. 101  File: Bour Sine-Joal.jpg

Ce palais bâti à Joal vers 1821  par un de ses prédécesseurs a probablement abrité Coumba Ndoffène Famak Diouf. Joal principal port du royaume  était la capitale économique du Sine

Griot du Roi du Sine

Gravure française de 1866 (Klein 1977)

NDELA : Prénom féminin sèrère. De ndèle liane hyppocratea africana (Dione p139 et 148).

C’est le prénom emblématique de la branche ou « Maison-Mère Thiendela Fall », l’une des deux principales familles princières wolofs qui ont remplacé les souverains sèrères au Baol à partir du 16e siècle, à la suite d'une succession normale d'un oncle par son neveu. La particule malinké Ce, Tié ou Thié qui précède le nom signifie l’homme, le fils ou le mâle de Ndela, autrement dit Goor u Ndela en wolof ou Kor Ndela en sèrère. C’est la même particule qui accompagne la ville de Ke-Dougou, la capitale du Sénégal oriental. Thié Ndella Fall le souverain fondateur de cette branche est petit fils de Amary Ngoné Sobel Fall et de son épouse Ndela Parar, princesse du Sine du matriclan des Diafoune, (Kany Samb roneo des émissions radiophoniques années 1960, 32 pages)

L’autre famille princière est celle de Thié Yacine Fall

NDOFENE  (NDOOFEEN) Les variantes Ndoof, Ndofé, Rofé (prénoms) et Ndofane, Rofangui etc. (noms de villages) sont de la même racine que le wolof roof, remplir de bienfaits, ou, en terme culinaire, farcir de bonnes choses. Porte le sens de richesse,  prospérité ou développement. Le mot est rendu célèbre par l’illustre Coumba Ndoffène Diouf Famak, le surnom du roi Boukar Tchilasse de son vrai nom. Le surnom composé  signifie Coumba (du village de) Ndoffène

CONTRIBUTION

 

La communauté sèrère face à la Commission nationale chargée de la rédaction de l’histoire du Sénégal

Par Mahawa Sémou Diouf membre du Comité des Sages du Sine  

Le Quotidien 18 septembre 2019 https://lequotidien.sn/la-communaute-serere-face-a-la-commission-nationale-chargee-de-la-redaction-de-lhistoire-du-senegal/

 

Extraits résumés et annotés en italiques, illustrations  et commentaires par biblioserere.com

Véritable coup de massue sur la communauté sérère ! Simplement trois pages (627-640 et 641 du volume 1/A du tome 3) pour enterrer à jamais un vaillant peuple, fondement, pilier, et socle de la Nation sénégalaise.

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