FALL: Kotch Barma Fall Philosophe wolof du 16e-17e siècle (1586-1655)
Contemporain du philosophe français René Descartes (1596 1650), ses enseignements ont marqué la culture locale. Un témoignage du 19e siècle souligne que les principes enseignés par les philosophes wolofs « se transmettent de père en fils dans tout le Cayor, le Baol et le Sine. » (Préface de la Grammaire Wolof in David Boilat 1814-1901 par Yvon Bouquillon et Robert Cornevin NEA 1981 page 71). Cousin du 6e damel (roi) du Cayor, Daour Demba Fall dit Dao Demba (1640), Kotch est issu d'une famille de l’aristocratie wolof. Il fut un intellectuel au sens plein du terme. Sa pensée profonde, son jugement et sa connaissance des hommes et sa vivacité d'esprit se sont exercés et exprimés sur les réalités politiques et sociales de son époque et de toujours. On lui attribue plus de cinq milles adages ou maximes qui font partie de l'univers culturel sénégalais. Les plus connus sont les maximes qu’il reliait à ses quatre touffes de cheveux laissés sur sa tête. L’écrivain Birago Diop alors étudiant affirme avoir écrit « un récit sur les dits et faits de Kotje Barma ou les Toupets Apophtegmes » publié dans L'Etudiant Noir, la revue des étudiants africains de Paris (La plume raboutée année). Barma ou Birima est une ancienne forme wolof de Birahim, Ibrahima ou Abraham. Pierre ou caillou se dit kocce en soninké (Dantioko : 1978). Kocc signifie en sèrère et wolof frotter pour faire du feu. On pense au moyen primitif consistant à produire des étincelles avec de la pierre ou deux pierres percutées. Si l’étymologie est recevable, Kocc Barma Fall serait un philosophe des Lumières. Après Kocc Barma Fall, la société wolof a connu d'autres philosophes importants. Sous le règne du Damel Madiakhère, par exemple apparut un autre philosophe moraliste du nom de Masséni. Il était le petit-fils de Kocc Barma