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PEPPER: Herbert Pepper et les Archives culturelles du Sénégal.

 

Pepper était un assistant technique français, musicologue, auteur de la musique de l’hymne national du Sénégal et créateur en 1967 des Archives culturelles du Sénégal ACS (ministère de la Culture). Jusqu’en 1975 l’essentiel du fonds documentaire de l’institution portait sur les diverses expressions culturelles traditionnelles, le patrimoine et la culture matérielle sèrère et wolof ; y figurent également des éléments sur les Diolas, les Mandingues, les  Pulaar etc.,  (traditions orales, chants, danses, religion, expressions du cycle de vie etc.) Pepper avait créé cette institution de recherche, de conservation, d’exploitation et de diffusion, sur le modèle du Musée des Arts et Traditions du Gabon (Libreville) qu’il avait également mis en place.

Le concept des Archives culturelles était basé sur la collecte en trois dimensions des éléments de la culture traditionnelle : documents sonores sur tous les thèmes, iconographie (photographies et films) et objets de la culture matérielle (ustensiles, tambours, instruments de musique etc.) 

 Une exposition permanente également en 3 dimensions accessible au  public aux touristes et aux chercheurs  montrait des échantillons de différents objets, rites et expressions de toutes les étapes du cycle de vie de l’individu en milieu traditionnel : naissance adolescence, jeux, éducation, initiation/circoncision, mariage, vie adulte, vieillesse, mort et retour aux Pères (Marcel Diouf : Catalogue de l’exposition permanente RONEO 1975 87 pages, réalisé avec les enquêteurs (un pour chaque communauté) : Daouda Guèye, Maguette Sarr de Tchiariak, Mamadou Sané etc.). Le Fonds (plusieurs photos, films et des centaines voire des milliers d’heures d’enregistrement sonores) a été transféré dans les années 1980 aux Archives nationales et numérisé (voir notamment Mame Ngor Faye de Sanghay dans le Sine) et pris en charge par la Direction du Patrimoine, ministère de la Culture.

Dans le cadre de la stratégie  de dissimulation voire de destruction de toutes les sources sur l’histoire traditionnelle du Sénégal, politique qui empêche également de doter le pays d’une Bibliothèque nationale, il ne serait pas étonnant que l’ensemble du Fonds finisse par disparaitre à jamais. Qui sait où se trouve aujourd’hui la grande exposition sur l’histoire traditionnelle du Sénégal montée au Musée Dynamique lors du Premier Festival Mondial des Arts Nègres de 1966 ? Pourquoi les mégalithes du Sine Saloum et plus généralement tous les sites et produits de l’archéologie ne font-ils pas l’objet d’une exploitation ou promotion conséquente ? Il y a encore du Delafosse derrière cette politique qui date du temps de la colonie. Plus tard, la continuation de cette politique explique certainement l’absence de ces éléments dans l’histoire ou dans le projet de construction et de développement de ce qui s’appelle « le Modèle islamo wolof ». Le Musée des civilisations noires pourrait contribuer à limiter les dégâts. En attendant, chaque Centre culturel régional ou chaque commune pourrait s’inspirer localement du concept des Archives culturelles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vue partielle de l’Ecomusée de Diakhao qui rappelle l’Exposition des ACS (avec le volet sonore ?)

Realisation:

Marcel Mahawa Diouf

Ancien Fonctionnaire de l'UA (1980 2006)

Ancien Directeur des Archives Culturelles du Senegal, Ministere de la Culture

(1974   1975)

 

77 446 67 29

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