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Tourban  

 

Ou fin du monde du Gabou, synonyme de cataclysme. C’est le nom de la dernière bataille qui opposa en 1867 les Peuls musulmans du Fouta Djallon et les païens Mandingues du Gabou . Elle vit la fin de l’empire mandingue (D.T. Niane Histoire des Mandingues de l’Ouest 2018 Karthala). Les récits épiques des deux peuples insistent sur l’issue sanglante du conflit qui fut un véritable carnage, au bout d’un long siège. Poussés dans leurs derniers retranchements par la poussée inexorable de la puissante armée peule du Fouta Djallon aidée par leurs congénères du Boundou (idem), Dianké Wally Sané le dernier souverain manding attendit que les assaillants fussent dans la citadelle pour ordonner à ses troupes de répandre toute la réserve de poudre dans la citadelle de Kansala et d’y mettre le feu. Le tata ou place forte explosa dans ses fondements. Selon les traditions, Peuls et Gabounkés périrent tous dans les flammes. Les femmes mandingues rescapées se jetèrent dans les puits, à l’exception de la princesse  capturée qui devint la mère de l’illustre Almamy peul Alpha Yaya Diallo de Guinée. C’est le lieu de souligner une bonne fois pour toute que cette guerre eut lieu en 1867 (ibidem) et n’a rien à voir avec le conflit qui obligea les Guelwars à quitter le Gabou probablement au 13e ou 14e et siècle pour venir créer en pays sèrère, les royaumes du Sine et du Saloum notamment. Senghor commet la même erreur de date lorsqu’il évoque dans ses poèmes le départ de ses ancêtres en direction du pays sèrère. Sont-ils venus avec la première migration conduite par la reine Sira Badiar, Badral ou Badiane (voir) ou la seconde migration consécutive au désastre du Tourban ? Toujours est-il que c’est dans le poème où il chante la vaillante résistance de ses ancêtres païens face aux Peuls musulmans qu’il écrit : « On nous tue Almamy, on ne nous déshonore ». Ce ver amputé du mot Almamy est aussi la devise de l’armée sénégalaise. Les griots mandingues joueurs de koras, instrument traditionnel à 21 cordes ont consacré à cette bataille épique, l’hymne au « Keddo » (Tieddo)  magistralement interprété par le grand artiste guinéen Kouyaté Sory Kandia dont l’œuvre est devenue un classique africain. Le récit romancé de cet affrontement (Manuscrit de Kamboré) qui figure dans Lances Mâles (Diouf 1996) sera reproduit intégralement dans bibliosèrère.com.

Realisation:

Marcel Mahawa Diouf

Ancien Fonctionnaire de l'UA (1980 2006)

Ancien Directeur des Archives Culturelles du Senegal, Ministere de la Culture

(1974   1975)

 

77 446 67 29

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